Freyming-Merlebach : un court-métrage pour dénoncer le harcèlement

Une trentaine d’élèves du lycée professionnel Cuvelette tourne deux courts-métrages sur le thème du harcèlement. Ils seront diffusés dans le cadre du Forum autour du harcèlement, et au Festival du film d’actualité dans les écoles.

C’ est un sujet encore tabou. Ceux qui en souffrent ont du mal à en parler. » Cédric et Geoffrey prennent leur rôle très au sérieux, comme leurs camarades du club de théâtre du lycée professionnel Cuvelette. Les comédiens en herbe font partie de la trentaine d’élèves de l’établissement freymingeois qui sont en train de tourner deux courts-métrages sur le thème du harcèlement.

« Nous réalisons ces vidéos dans le cadre du Forum autour du harcèlement, qui aura lieu à la salle Vouters le 4 mai (lire ci-contre) », détaille Frédéric Amella. Le professeur de français et d’histoire-géographie, qui est derrière la caméra, est également un des organisateurs du Festival du film d’actualité dans les écoles. « La 2e édition aura lieu les 8 et 9 juin au cinéma Le Paris à Forbach. Nous présenterons notre travail à cette occasion également », annonce l’enseignant.

Une trentaine d’élèves du lycée Cuvelette participe à ce projet, qu’il s’agisse de l’écriture du scénario ou de la mise en scène. Photo Philippe RIEDINGER

Deux scénarios

Les lycéens ont travaillé sur deux scénarios différents : le premier portait sur le harcèlement moral, et l’autre sur les violences physiques. L’équipe de tournage comprend une trentaine d’élèves : une classe de 1re technicien du froid et du conditionnement d’air et de 1re électrotechnique, ainsi que des membres du club de théâtre et du Conseil de la vie lycéenne. « Au fur et à mesure, des volontaires ont rejoint le projet », félicite Frédéric Amella, qui a commencé à travailler avec cette classe sur le cinéma l’année dernière.

Cet engouement s’explique : le harcèlement est un sujet qui touche les jeunes. « C’est important, il faut sensibiliser les gens. Car cela n’arrive pas qu’à l’école », confirme Cédric. « Ça peut arriver à tout le monde ! », prévient Geoffrey. « Il faut mobiliser un maximum de personnes pour en parler », ajoute William.

Délier les langues

« Ces vidéos sont faites aussi pour donner du courage aux victimes. Pour qu’elles parviennent à dire stop et que le harcèlement s’arrête », martèle Nicolas. L’une des mises en scène se termine d’ailleurs par un suicide. « C’est extrême, mais c’est pour montrer que ça peut aller loin », complète Cédric.

Pour l’équipe éducative, ce projet est aussi « une façon de faire du français sans que les lycéens ne s’en rendent compte , glisse Frédéric Amella. On développe plein de compétences : l’image de soir, la prise de paroles en public… ».

Ce projet permettra peut-être de délier les langues… Et faire tomber ce tabou. C’est en tout cas ce que souhaitent les jeunes.

V. PE.

SOURCE : RL du 11/04/2017